Premier axe : appeler à plus de bienveillance en entreprise, c’est d’abord redonner du sens au travail. Définir et réajuster les missions selon les capacités de chacun ; remercier, encourager ses collaborateurs, refuser les pratiques managériales perverses (instructions paradoxales, management par le stress…). Partager avec tous la stratégie de l’entreprise, les risques et les résultats, « permet au salarié de se sentir reconnu en tant que personne à part entière, appartenant à un groupe », à l’humain, à la convivialité, créer des liens », souligne Hervé Frapsauce, directeur général délégué du groupe MMA. Beaucoup d’entreprises s’y sont déjà consacrées en organisant des tournois sportifs avec clients et fournisseurs ; en encourageant l’autonomie ou le télétravail, sans demander d’incessants reportings. Chez PepsiCo, le collaborateur partage, lors de son entretien annuel, un objectif personnel avec son manager : apprendre la trompette ou déjeuner avec ses enfants le mercredi. Ailleurs, les salariés font des stages de observe Michel Meunier, président national du Centre des jeunes dirigeants.
Deuxième axe : travailler au « mieux vivre-ensemble ». L’exaltation de la performance individuelle, la chasse aux « temps morts », les nouveaux outils de communication ont isolé les individus. Ils sont d’autant plus seuls face à leurs diffi cultés qu’ils ne sont plus soutenus par les collectifs, qui apportaient solidarité et entraide. « Nous avons été formés à voir les collaborateurs comme des moyens servant des objectifs. C’est impossible ! Il faut redonner sa place développement personnel ou sont formés à la communication non violente.
Troisième axe : veiller au bien-être de chacun. Éviter réunions, appels ou e-mails hors du temps de travail, faire participer les salariés à l’aménagement de l’espace, leur fournir du matériel performant et approprié, favoriser la flexibilité des horaires… De l’échauffement musculaire des manutentionnaires avant leur prise de poste à la gymnastique des yeux pour ceux qui travaillent sur écran, de nombreuses entreprises ont déjà mis plus d’humanité dans leurs rouages. Avec une bonne nouvelle : si l’impulsion du patron est essentielle, chacun peut agir. Ce que confi rme le psychiatre Éric Albert : « La bienveillance, c’est beaucoup une histoire de formes et de projections : la manière dont je veux bien voir l’autre. Elle fonctionne sur la réciprocité, et une attention de chacun à sa propre bienveillance »